Avec la guerre du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), connue localement comme la guerre d'agression, les activités minières industrielles s'arrêtent et les rebelles du RCD exportent le coltan stocké lors de l'exploitation de la cassitérite. L'exploitation minière industrielle s'est arrêtée et les habitants, alors largement au chômage, se sont tournés vers l'exploitation minière artisanale. Aujourd'hui, l'économie locale de Manono est largement dépendante de l'extraction artisanale, selon les observations faites pendant près d'un mois de recherche sur le terrain.
Au cours des 15 dernières années, d'autres entreprises du secteur privé sont arrivées à Manono, obtenant des permis de recherche pour explorer le lithium dans la région et créant de nouvelles coentreprises avec des entreprises publiques pour l'extraire.
La population de Manono attend avec impatience le début de l'exploitation du lithium et la réhabilitation du barrage hydroélectrique voisin de Mpiana Mwanga, qui, selon les entreprises et les politiciens, alimentera la région et les éventuelles mines en électricité. Les Manois nous ont déclaré qu'ils espéraient que l'exploitation du lithium permettrait de financer la réhabilitation et la construction d'institutions médicales, comme l'hôpital général, et la construction et la rénovation d'écoles primaires et secondaires dans la région, ainsi que les routes et l'approvisionnement en eau de la région.
Actuellement, il faut deux semaines à un camion pour parcourir les 100 kilomètres qui séparent Manono de Kyolo, une ville située au sud où débute une route relativement bien entretenue. Il en va de même pour les véhicules quittant Manono pour Kalemie, au nord-est. Et, bien qu'elle soit située à côté de grandes étendues d'eau naturelles, la ville de Manono manque cruellement d'eau propre à la consommation. Les citoyens ont deux possibilités pour accéder à l'eau, en forant des puits ou en se rendant à une source située à environ cinq kilomètres de la ville. Mais même ces sources ne fournissent pas une eau propre, selon les habitants. Presque tous les ménages dépendent de cette eau sale et le risque de maladies d'origine hydrique est élevé.